Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Site : http://www.vue-sur-lamerique.com 

Twitter : @surlamerique

#Emploi. Les États-Unis ont créé 4,8 millions d’emplois durant le mois de juin. Le taux de chômage retombe à 11%. Mais avec l’épidémie du COVID-19 et le retour au confinement dans plusieurs États, le marché du travail demeure fragile. 1,5 millions de personnes se sont inscrites au chômage la semaine dernière.

#Covid-19. Les États-Unis s’inquiètent de ne plus pouvoir contrôler l’épidémie. Dorénavant, le nombre de cas augmente dans quarante États. Seuls les États du nord-est continuent à maîtriser la situation. Il y a aujourd’hui plus de 2,7 millions de personnes infectées.

#Affaire Epstein. Ghislaine Maxwell, l’ex-compagne et rabatteuse de Jeffrey Epstein a été arrêtée. J. Epstein est ce milliardaire new-yorkais accusé d’actes sexuels criminels dont l’exploitation de mineures. Il a été incarcéré il y a un an puis retrouvé mort dans sa cellule de prison. G. Maxwell se trouvait dans une mansion dans l’État du New Hampshire. Elle avait pu échapper aux enquêteurs jusqu’à présent.

#4 Juillet. Cette année, les célébrations de la fête nationale du 4 juillet n’aura pas les grandioses festivités habituelles. Même si le président Trump a maintenu plusieurs rendez-vous officiels, il n’y aura pas les rassemblements et feux d’artifice traditionnels partout dans le pays. La cause : toujours l’épidémie du Coronavirus.

N’oubliez pas de nous suivre sur Twitter : @surlamerique

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Site : http://www.vue-sur-lamerique.com Twitter : @surlamerique

#Cour Suprême. 1/ La plus haute juridiction américaine donne le feu vert pour l’accès aux déclarations d’impôts de Donald Trump. Les procureurs de New York voulaient accéder à ces documents que le président ne veut absolument pas rendre publics. Les enquêtes concernent plusieurs affaires touchant Trump et sa famille. À quatre mois de l’élection présidentielle, la divulgation desdits documents aura une grande portée politique. Ils révèleraient quelle est l’ampleur de la fortune de Trump et dans quelles proportions lui et sa famille contrôlent les sociétés du Groupe.

#Cour Suprême. 2/ Réactions. Alors que Trump sur Twitter faisait part de sa colère contre les décisions de la Cour suprême autorisant l’accès à ses déclarations d’impôts, sa porte-parole criait « victoire ». «Le langage de la Cour Suprême montre clairement que c’est une victoire pour le président », disait-elle lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.

#Covid-19. À chaque jour son record. Les États-Unis ont eu près de 60 000 nouveaux cas positifs au Coronavirus ce jeudi. Les nouveaux cas ont été recensés dans plusieurs États du sud et de l’ouest du pays. Les États du nord-est continuent à maîtriser la situation.

#BLM. À New York, devant l’un des immeubles de Trump, la Mairie a peint en lettres jaunes la phrase « Black Lives Matter ». Le Maire Bill de Blasio et des dirigeants du mouvement ont écrit en grand ce slogan, dorénavant symbole de lutte contre le racisme et la violence policière contre la communauté noire américaine.

N’oubliez pas de nous suivre sur Twitter : @surlamerique

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Notre site : http://www.vue-sur-lamerique.com Notre Twitter : @surlamerique

#Afghanistan. L’affaire des militaires américains ciblés par la Russie en Afghanistan ne s’éteint pas. Plusieurs médias affirment que Trump a bien eu l’information depuis plusieurs mois. Le NewYork Times révèle ce soir que les autorités américaines ont les preuves de transferts d’argent entre russes et milices proches des Talibans. La Russie est accusée d’avoir payé pour assassiner des soldats de la Coalition en Afghanistan.

#Covid-19. Les épidémiologistes prédisent que si rien n’est fait, les États-Unis auront 100 000 infections par jour. Dr Anthony Fauci, membre du Comité sur le Coronavirus a tiré la sonnette d’alarme ce mardi. Plus de trente États connaissent une résurgence de l’épidémie.

#Sénatoriale. On sait qui affrontera l’actuel leader du Sénat, le républicain Mitch McConnell, côté démocrate. Ce sera Amy McGrath, une ancienne pilote. Elle a été déclarée vainqueur de la primaire dans le Kentucky après plusieurs jours de décompte.

Livre. Mary Trump la nièce du président devra attendre jusqu’au 10 juillet pour savoir si elle pourra ou non publier le livre consacré à la famille. Le juge va rendre sa décision et dire si Mary viole ou pas un accord de confidentialité signé il y a plusieurs années.

N’oubliez pas de nous suivre sur Twitter : @surlamerique

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Cette rubrique revient sur les faits marquants de l’actualité du jour aux États-Unis.

#Explosif. Le NewYork Times révèle que des services secrets russes payaient des milices afghanes, proches des Talibans, pour assassiner des soldats de la coalition dont des américains. L’administration Trump savait depuis plusieurs mois. On ne sait pas quelle a été la réaction de la Maison Blanche pour contrer ces assassinats.

#Facebook. La plateforme fait volte-face. Pour la première fois, elle annonce prendre des mesures d’alerte contre les fausses informations. Son patron, Mark Zuckerberg était sous grande pression pour vérifier les posts politiques notamment ceux de Trump. Twitter le fait depuis quelques semaines.

#Covid-19. Trente deux États connaissent actuellement une augmentation significative du nombre de morts et des cas positifs. Leurs autorités reconnaissent que la réponse apportée jusqu’à présent à l’épidémie n’a pas été efficace. Le Texas et la Floride par exemple reviennent sur leur décision de revenir aux activités normales.

#Washington DC. C’est une longue bataille qui n’est pas près de se terminer. La chambre des représentants à majorité démocrate a voté ce vendredi une résolution pour transformer la capitale fédérale et son district en un nouvel État. Mais le Sénat aura le dernier mot. Les républicains qui dominent cette chambre haute ont dit qu’ils bloqueraient le vote final.

Merci de vous abonner et de faire circuler l’adresse. Suivez-nous sur Twitter @surlamerique

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Cette rubrique revient sur les faits marquants de l’actualité du jour aux États-Unis.

#Covid-19. Inquiétante poussée du virus dans le pays. Le Texas et l’Arizona sont parmi une vingtaine d’États où la résurgence est rapide. Le Texas a dû revenir sur les mesures d’ouverture. À ce jour, 122 300 personnes sont mortes du Coronavirus et le pays compte 2,4 millions de cas positifs.

#Économie. La Réserve Fédérale américaine va limiter certaines grandes transactions bancaires durant le prochain trimestre. Cette mesure vise à garder la solidité financière du système bancaire américain, lui aussi impacté par les conséquences de la pandémie actuelle.

#Bourde. Le Trésor américain a envoyé un million de chèques à des personnes… décédées, pour compenser la perte de revenus due au COVID19. Ce ratage a eu lieu alors que des personnes vivantes et qui y ont droit n’ont reçu aucune aide. Le montant global de la bourde est de 1,4 milliards de dollars.

#Présidentielles. On en sait plus sur le déroulement des prochaines conventions démocrate et républicaine. Coronavirus oblige, limitation de la présence physique et discours en ligne pour l’investiture de Biden, foule et réunions physiques pour celle de Trump. Milwaukee (Wisconsin) accueillera les démocrates du 17 au 20 août et Jacksonville (Floride) les républicains du 24 au 27.

Merci de vous abonner et de faire circuler l’adresse. Suivez-nous sur Twitter @surlamerique

Joe Biden, la mort aux trousses

La prochaine élection présidentielle américaine donnera encore un comparatif tout hollywoodien. D’un côté, il y aura l’actuel président républicain, Donald J. Trump, un milliardaire issu d’une famille bien riche avant lui et à qui tout a réussi dans la vie, jusqu’à ce pari fou d’accéder à la Maison Blanche en 2016. Trump a mené une vie, déjà largement scrutée et racontée, typique d’un homme d’affaires doublé d’une star de télévision avec beaucoup d’ombre malgré tout. Face à Trump en novembre prochain, il y aura Joe Biden, le candidat démocrate qui fut vice-président de Barack Obama et dont, à priori, on connait tout du passé. Alors qui est Joe Biden ? En plongeant dans sa vie, on observe certes une carrière politique remplie, mais aussi une existence émaillée de tant d’épreuves personnelles et familiales qu’on pense davantage à la marche forcée d’un homme dont l’éclatant sourire cache beaucoup de souffrance.

L’homme de toutes les épreuves

Joseph Robinette Biden Junior ou Joe Biden est né le 20 novembre 1942 dans l’État de Pennsylvanie. Au passage, Robinette est le nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle, descendante d’immigrés huguenots français. La famille Biden est de la classe aisée de leur milieu local. Très vite, alors que Joe n’a pas encore dix ans, son père connaîtra plusieurs échecs professionnels qui l’obligeront à déménager toute la famille et à commencer une nouvelle vie dans l’État voisin du Delaware. Adolescence, études universitaires puis l’entame d’une carrière politique, Joe Biden va devenir pendant des décennies l’une des figures emblématiques de ce petit État coincé entre la Pennsylvanie et le Maryland. Le Delaware est connu aujourd’hui pour être un efficace paradis fiscal, situé pourtant à moins de deux heures en voiture de la capitale Washington. En 2008, quand il est choisi pour devenir vice-président de Barack Obama, il en était le sénateur. En quittant la Maison Blanche il y a plus de trois ans et demi, il clôturait déjà près de 50 ans d’engagement politique.

Sur le plan personnel, Joe Biden rencontre puis épouse en 1966 sa première femme alors qu’il était encore étudiant en droit à l’Université de Syracuse, dans l’État de New York. Six ans plus tard, un terrible accident de voiture emporte sa femme Neila et sa fille Naomi âgée d’un an. Ses deux garçons sont grièvement blessés mais survivront. Veuf à trente ans, il doit les élever tout seul alors qu’il vient juste d’être élu pour la première fois sénateur. Une célèbre photo le montre prêtant serment dans la chambre d’hôpital de ses deux garçons. 

Le consolateur en chef

La mort de sa femme et de sa fille est le début d’une série de dures épreuves personnelles pour Joe Biden. Dans un portrait que dresse de lui Michael Kruse dans Politico, le journaliste décrit comment « la souffrance est devenue la ’superpuissance’ de Joe Biden ». Kruse écrit : « Il n’y a aucune personne dans la sphère politique américaine dont la vie a été autant formatée par la douleur et la perte de ceux qui sont chers. La longue carrière politique de Biden a toujours été entourée de tragédie ». Ces épisodes douloureux vont donc faire de Joe Biden celui vers qui l’Amérique regarde en cas de malheur. Il saura réconforter, parler à ceux qui, dans une Amérique sur-armée et qui ne compte plus les fusillades, vont perdre un père, une mère ou un enfant. Il l’a fait aussi bien en tant que sénateur qu’en tant que vice-président. Par exemple, quand en 2012, dans la ville de Sandy Hook dans le Connecticut, 28 personnes dont 20 enfants sont massacrés, il est de ceux qui sont en charge de parler aux parents. Tous ceux à qui il s’adressera alors le reconnaitront : Biden sait de quoi il parle, tout simplement parce qu’il a eu lui-même une expérience aussi affreuse. Il sait, par son deuil passé, faire passer le message qu’il faut. On le surnommera même le « consolateur en chef ». Remarié avec une professeur d’anglais, Jill Jacobs, Joe Biden a eu une fille avec elle. Jill Biden sera de plusieurs combats auprès de lui, jusqu’au rôle de seconde dame pendant les deux mandats Obama – Biden. 

Un président normal

Joe Biden va connaître un autre drame familial en 2015. Son fils aîné Beau, qui avait survécu à l’accident de voiture de 1972 meurt d’un cancer du cerveau. Non seulement, Beau marchait sur les pas de son père pour faire de la politique mais était l’homme le plus proche de Joe. La mort frappe encore mais Biden ne flanche pas. Le vice-président montre alors une résistance et une force qu’il dit avoir consolidées du deuil, après la perte de sa première femme et de sa fille, quarante trois ans plus tôt. Après son départ de la Maison Blanche en 2017, Biden va totalement  s’investir dans la lutte contre le cancer. Il récolte des fonds et finance des hôpitaux. Mais le bénévolat sera de courte durée. Il est poussé dès le début des primaires démocrates pour contrer les candidats du camp progressiste, les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren. 

Les États-unis, dit-on à Joe Biden, ne sont pas prêts pour un président « socialiste ». « Aujourd’hui, l’Amérique a besoin de calme, de normalité», comme le dit l’historien et biographe des présidents, Jon Meacham. Selon lui, l’enjeu de la prochaine élection sera de faire comprendre au peuple américain qu’il leur faudra un président « normal », quelqu’un qui va apaiser, consoler une Amérique emportée dans un tourbillon politique « trumpien » sans précédent. Et pour cela, il y a cet homme qui sait de quoi il parle quand il s’agit de réconforter. Demandez aux centaines, sinon aux milliers de personnes meurtries, désespérées, souvent en deuil que sa voix douce et son ton lent ont calmées. Certes, l’Amérique a besoin d’être consolée, mais selon Joe Biden, elle a surtout besoin d’être guidée. Mais pour qu’elle le soit, et comme le martèlent déjà les porte-paroles du candidat, il faut d’abord qu’elle soit apaisée. Joe Biden aura 78 ans le 20 novembre prochain, deux semaines et demi après le jour de l’élection présidentielle.

Moktar Gaouad

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Cette rubrique revient sur les faits marquants de l’actualité du jour aux États-Unis.

#Covid-19. Aux États-Unis, « l’épidémie n’est pas sous contrôle ». Tel est le constat de Dr. Anthony Fauci, l’un des hauts responsables épidémiologistes du pays. Une vingtaine d’états connaissent actuellement leur pic de la maladie.

#Meeting. Après l’Oklahoma, #Trump était en campagne ce mardi dans l’Arizona. Il a tenu un meeting dans une église avec des centaines de supporters. Il a également visité la frontière avec le Mexique.

#Biden Première apparition de Joe Biden avec Barack Obama ce soir pour une levée de fonds. 120 000 personnes ont participé à ce rassemblement virtuel, qui a rapporté près de 8 millions de dollars à la campagne. Obama a dit s’attendre à « un sursaut en novembre prochain ».

#Bolton Dans une interview ce soir à CBS John Bolton, l’ex-conseiller à la sécurité de Trump pense qu’en cas de défaite, « il y a une probabilité » que l’actuel président « refuserait de partir ». Mais il dit espérer que le parti républicain « l’obligerait à quitter ».

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Cette rubrique revient sur les faits marquants de l’actualité du jour aux États-Unis.

#Visas. Le gouvernement américain a pris des mesures de restriction d’octroi de quelques catégories de visas de travail. Jusqu’au 31 décembre, les entreprises ne pourront pas non plus faire les démarches pour attirer des travailleurs étrangers. Ces mesures empêcheront environ un demi-million de personnes de rentrer aux États-Unis d’ici la fin de l’année.

#Bolton. Dans une interview fleuve dimanche soir sur la chaîne ABC, John Bolton ne mâche pas ses mots contre #Trump. L’ex-conseiller à la sécurité dit que l’actuel président « est un danger pour l’Amérique ». « Je ne pense pas qu’il soit apte à diriger », conclut-il.

#Primaires. Ce mardi, se tiennent plusieurs primaires pour différentes élections. Chez les démocrates, on suivra notamment #NewYork où la jeune Alexandria Ocasio-Cortez – aile gauche – est opposée à une autre jeune centriste. Toujours à NY, l’un des dirigeants du parti démocrate Eliot Engel a une forte opposition d’un autre membre de l’aile gauche Jamaal Bowman.

#Primaires (suite). Dans l’État du Kentucky, le parti démocrate désignera qui affrontera l’actuel leader du Sénat, le républicain Mitch McConnell, à l’élection sénatoriale de novembre.

Que s’est-il passé hier en Amérique ?

Cette rubrique revient sur les faits marquants de l’actualité du jour aux États-Unis.

#Tulsa 1. Au lendemain de son retour en campagne électorale, #Trump fait le bilan après un meeting tenu dans la ville de #Tulsa. Faible nombre de participants, d’autres événements ont éclipsé le meeting et une couverture médiatique hostile.

#Tulsa 2. Selon la chaîne NBC, Trump serait furieux à l’encontre de son staff. Depuis plusieurs jours, son équipe promettait des dizaines de milliers de participants et disait avoir eu 1 million de demandes. Le #NewYork Times avance que la campagne s’est faite avoir par des jeunes qui se sont inscrits en masse, sachant dès le départ qu’ils ne viendront pas.

#Covid-19. Les États-Unis ne sont pas encore sortis de la crise sanitaire. Au contraire, les contaminations ont atteint aujourd’hui leur pic dans douze États. Les autorités préviennent qu’une seconde vague de contaminations et de décès est possible en automne. Le pays vient juste de «déconfiner».

#Statues. Depuis la mort de George #Floyd et les protestations qui ont suivi, la destruction des statues symbolisant l’esclavage et le racisme continue. Partout dans le pays, des dizaines de statues ont été déplacées ou détruites. Et ça continue

Abonnez-vous au site SVP et suivez-nous sur Twitter @surlamerique

Les États désunis d’Amérique

Si vous vivez hors des États-unis, ne tombez pas dans le piège d’avoir une lecture puis une conclusion globalisées de ce qui s’y passe. Il n’y a pas un, mais deux pays ou plutôt un vaste continent dont les moindres faits et gestes sont scrutés, mais jamais perçus en interne tels qu’ils se sont déroulés. Le pays ne s’entend plus sur rien, pas même sur l’interprétation de ce qui se déroule sous nos yeux – fake ou vraies news -, pas même sur ses statistiques officielles venant de ses propres instances, encore moins sur l’interprétation de ses textes sacrés tels que la constitution ou le droit. Cette nation a toujours été divisée, polarisée, mais ce à quoi on assiste aujourd’hui a atteint les profondeurs d’une faille béante qui fait dire à tous les observateurs que « le pays est au bord de la rupture » et que « la cocotte bouillonnante est en train d’exploser ». Il ne s’agit pas uniquement de républicains contre démocrates, mais de citadins contre ruraux, d’États côtiers versus États du milieu (midwest), de riches contre pauvres, de ceux qui croient au changement climatique opposés à ceux qui le nient, des pro-masques face à ceux qui n’en mettront jamais en dépit de l’épidémie du Covid-19, des blancs contre les noirs, des jeunes contre les vieux (boomers), des émissions de la chaîne conservatrice Fox News opposées à celles de l’ultra-démocrate MSNBC. Et j’en passe. L’obédience politique est un facteur essentiel mais pas exclusif dans ces prises de position souvent aux antipodes les unes des autres.

Les États-unis sont aujourd’hui un pays qui étale ses divisions au grand jour. Ce qui nous fait dire que la fameuse phrase du serment d’allégeance au drapeau que des dizaines de millions d’enfants disent tous les matins à l’école « One nation, indivisible » devient de plus en plus illusoire. 

L’Amérique divisée

Les sujets et objets de division sont devenus tellement nombreux aux États-unis que les médias leur consacrent des rubriques ou émissions au quotidien. Par exemple, l’agence d’information Associated Press dédie un site au titre « Divided America » à l’Amérique divisée. Il y est question exclusivement des multiples sujets qui séparent et minent le pays. La division la plus évidente est ethnique ou comme on dit ici « raciale ». Elle est apparue avec plus de visibilité ces dernières semaines après les manifestations qui ont suivi le meurtre de George Floyd, un homme noir, tué par des policiers blancs. Sont apparues au grand jour les injustices sociales et le racisme envers les minorités, en particulier les noirs. Sur ce sujet aussi, le pays n’a pas la même lecture des choses. On l’a vu sur nos écrans.  Sur le plan économique, les disparités entre riches et pauvres se creusent toujours et davantage encore aux Etats-unis. Le fameux 1% des plus riches contre la majeure partie de la population qui a peu et parfois très peu. 

Les divisions idéologiques vont du simple choix du bulletin de vote à la défense du port d’armes et du second amendement de la Constitution. Non seulement, les ardents défenseurs de cet amendement disent vouloir garder leur droit de se défendre personnellement mais aussi de se protéger contre l’État fédéral. À ces pro-armes s’oppose farouchement le mouvement voulant plus de contrôle sur le port des armes. Deux mouvements, deux mondes parallèles.

Les médias et particulièrement les chaînes de télévision ont une grande responsabilité dans cette bipolarisation de la société. Un spectateur de Fox News regarde une Amérique différente de celle qu’observe son compatriote sur MSNBC. On dit que ces chaînes sont souvent en train de consolider les à priori chez le téléspectateur et conforter le citoyen dans une décision déjà prise. 

Les États-unis de l’anxiété

Pourquoi tant de divisions ? Ou plutôt pourquoi tant de haine ? Les États-unis sont une société violente où la confrontation d’idées peut souvent céder la place à l’action physique. Il n’y a qu’à voir les images d’affrontements entre manifestants et contre manifestants lors des protestations qui ont suivi la mort de George Floyd. À l’incompréhension se rajoute la peur de l’autre. Il y a là l’expression de l’inquiétude d’une population devenue extrêmement anxiogène. Sur ce caractère-ci aussi, les médias ont trouvé une source intarissable de sujets à traiter. La radio publique NPR a une émission entière, United States of Anxiety (les États-unis de l’anxiété) consacrée aux divisions et aux peurs, fondées ou imaginaires, des américains. On y découvre tous les jours les traits d’une société anxiogène et divisée et qui se pose tant de questions existentielles. Quels points communs peuvent encore sceller cette Amérique promise d’antan à être une et indivisible ? Pourquoi ce qui la sépare aujourd’hui a pris le dessus de ce qui l’unifiait ? Qui est responsable de l’état du pays et qui doit-on blâmer pour cela ? Le gouvernement fédéral ou l’État local ? L’Amérique cherche un guide vers qui se tourner, sur lequel prendre exemple, de qui elle aura des réponses et qui la rassurera. Et même face à ces interrogations, elle demeure divisée.

Moktar Gaouad.